El tiempo pasa volando

 

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Le temps passe en volant.

Il y a environ 220 jours, j’arrivais au Chili, parlant aussi bien espagnol que chinois, la boule au ventre, en me demandant quelle idée j’avais pu avoir de venir m’enterrer là pour 7 mois. Et alors que je suis repartie …., il faut l’avouer, la nostalgie s’empare de moi.

« Je t’aime moi non plus », c’est l’expression qui m’est venue il y a quelques mois déjà quand je pensais à comment je vivais cette ville. Parce que c’est une ville qui fascine et qui épuise, qui ne s’arrête jamais, qui nous surprend encore quand on s’y attendait plus. Je t’aime moi non plus, car j’étais à la fois contente de rentrer en France, et pourtant profondément nostalgique de quitter ces lieux que j’ai arpentés pendant 7 mois, sans jamais avoir réussi à les apprivoiser complètement.

Valparaíso, c’est une foule de choses. C’est l’air frais du Pacifique qui arrive comme un soulagement une fois le soir tombé après une chaude journée, le vent qui se déchaîne en plein après-midi sans prévenir, cette foule de bruits, des sirènes des bateaux de commerce qui entrent dans le port au petit matin et que j’entends depuis ma chambre, les enfants qui jouent, les sirènes des voitures de police, les fêtards au petit matin, les vendeurs ambulants, les chiens errants qui hurlent à la mort à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, les mouettes, la musique qui ne s’arrête jamais, cumbia, cueca, salsa, c’est aussi écouter ces bruits d’en haut, depuis un mirador ou un balcon, entendre tous ces bruits et être incapable de voir d’où ils peuvent venir. C’est aussi la vie de la coloc, 15 personnes dans une maison, des crises de fou rire à n’en plus finir, de belles rencontres, des gens qu’on ne reverra peut-être jamais mais avec qui on n’a partagé des moments aussi agréables qu’éphémères. Valparaíso c’est la bohème, dont le spectre s’étend de ses manifestations les plus joyeuses à sa face la plus obscure et malsaine. Ce sont les musiciens de rue qui jouent à n’importe quelle heure et les tréfonds de la drogue et de la violence. C’est une réalité violente, l’angoisse des tremblement de terre et des tempêtes. Valparaíso c’est la cueca du Liberty et son rythme chaloupé qui rappelle l’âge d’or de son port et qui entraîne les chiliens jusqu’au bout de la nuit, cette cueca que je n’ai jamais été capable de danser, c’est des chansons, des groupes, une identité culturelle qui se fait et se défait au fil des années, c’est aussi une langue bien particulière qui a su trouver son indépendance face à l’uniformisation de l’espagnol, une langue qui chante et qui déroute, qui vit. Ce sont toutes ces maisons, entassées sur les collines par je ne sais quel miracle et dont les couleurs explosent sous le ciel d’été, ce sont les graphitis, leurs personnages au regard mélancolique figé sur les murs, et qui pourtant paraissent vivants, avec une identité et une beauté brutale et intense.  C’est la gentillesse des gens, la chaleur humaine, les discussions brèves et percutantes avec des inconnus, la  buena onda d’Amérique Latine qui me manque déjà. C’est une ville où on aime se laisser errer dans les rues, laisser ses pensées errer au fil du vent, le regard perdu à l’horizon. .

J’en oublie sûrement. Mais ce sont un peu tous ces souvenirs qui se bousculent alors que je bouclais ma valise pour rentrer il y a quelques jours. Je crois que vivre dans une ville pareille, et dans un pays aussi incroyable, même si peu de temps, c’est une expérience qui marque quelqu’un pour longtemps. Mais tout ce que j’y ai appris, je l’emmène avec moi, dans ma valise intérieure, pour mieux m’en inspirer dans les années à venir. Pour mettre quelques images sur ces mots, j’ai préparé une petite vidéo des lieux où j’aimais me balader et que je suis allée filmer…

J’aimerais que ça ne soit pas le dernier article du blog, parce que jai beaucoup aimé écrire mais je dois trouver un moyen de continuer autrement. Et j’espère que ça vous a plu. En attendant, je vous dit à bientôt, de l’autre côté de l’Atlantique…

 

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